Pourquoi la psychologie positive est essentielle
Il y a quelques années, je traversais une immense crise personnelle : rupture, burn-out… Cela a failli me coûter la vie, cependant, je suis toujours là.
Ce moment a été une alarme, un cadeau mal emballé, brutal, mais nécessaire.
J’ai compris que ce que j’avais vécu ne devait pas seulement rester une expérience douloureuse, mais une porte ouverte vers une transformation.
Un livre croise alors mon chemin : Power Patate.
Le titre me plaît, je l’achète… et là : révélation.
Grâce à son auteur, Florence Servan-Schreiber, je me forme et je deviens professeure de bonheur.
La psychologie positive a été le début de mon chemin de reconstruction. Elle n’est pas antinomique avec mon outil principal la thérapie brève systémique et stratégique. Cependant je l’utilise davantage pour animer des groupes qu’en thérapie individuelle. Elle reste une de mes passion.
À l’origine de ce courant, Martin Seligman et quelques chercheurs (comme Mihály Csíkszentmihályi) ont choisi de ne plus étudier uniquement la souffrance, la pathologie ou les troubles1,2.
Leur pari, ambitieux et profondément humain, est simple : si la psychologie traditionnelle a longtemps cherché à soigner ce qui ne va pas, la psychologie positive cherche à comprendre ce qui va — ce qui rend la vie digne d’être vécue.
À l’heure où le monde chancelle avec les crises, les incertitudes, les tensions, renouer avec ces fondements me semble vital.
Les piliers du bien-être selon Seligman : une carte pour naviguer
Pour Seligman, le bien-être — ce qu’il appelle le flourishing — ne se limite pas à un simple état d’humeur passager.
Il repose sur plusieurs composantes interconnectées que l’on peut cultiver intentionnellement.
C’est le modèle PERMA3.
Voici les cinq piliers du PERMA — et pourquoi chacun d’eux est une invitation à reprendre le pouvoir, en douceur, sur sa vie :
P — Positive Emotions (Émotions positives)
Joie, gratitude, émerveillement, satisfaction, espoir…
Ce ne sont pas des lubies “new-age”, mais des ressources biologiques.
Cultiver ces émotions, c’est donner à son esprit l’énergie pour explorer, créer, guérir4.
E — Engagement (Flow)
S’immerger dans ce qu’on fait, trouver cette zone intense où le temps s’arrête — le fameux flow décrit par Csíkszentmihályi.
Cela donne sens et profondeur au quotidien5.
R — Relationships (Relations positives)
L’être humain est un être de lien.
Cultiver des relations bienveillantes, sincères, enrichissantes est un pilier fondamental du bien-être.
Solidarité, empathie, soutien mutuel : en des temps troublés, c’est un refuge puissant6.
M — Meaning (Sens / Signification)
Qu’est-ce qui donne sens à votre vie ? À vos actions, vos choix, vos engagements ?
Retrouver son “pourquoi”, c’est passer du mode “survie” à la vie pleine7.
A — Accomplishment (Accomplissement / Réalisation)
Ce ne sont pas des médailles ou des trophées : ce sont les défis qu’on se fixe, les étapes qu’on franchit, les fruits qu’on récolte.
Réussir, oui — mais surtout se réaliser8.
Chaque dimension du PERMA peut être explorée, activée, cultivée — dans la vie de tous les jours, selon nos saisons intérieures.
Dans ces temps troublés, un retour aux fondamentaux
Quand tout tangue, que nous sommes envahis de doutes, de peurs et d’illusions, il est facile de sombrer dans la réaction : stress, repli, lassitude.
On se laisse emporter et, petit à petit, le risque est de couler.
Pourtant, c’est précisément quand la tempête gronde que les balises du bonheur deviennent essentielles :
- Ralentir — s’autoriser des émotions positives, même modestes : gratitude pour un coucher de soleil, un sourire, un repas partagé…
- Se reconnecter — à soi, à ce qui nous passionne, mais aussi aux autres : amis, proches, communautés.
- Retrouver du sens — s’interroger : “Qu’est-ce qui compte vraiment ?” “Où est-ce que je choisis d’investir mon énergie ?”
- Donner du temps — à de petites victoires, des projets qui résonnent, des actions qui font sens.
Plutôt que de chercher à “résister” en mode survie, nous pouvons — collectivement — tendre vers une vie pleine, riche, porteuse d’espoir et de résilience.
Une proposition concrète
Je crois que chacun de nous a aujourd’hui besoin de redécouvrir ces fondements.
Pas comme un luxe, mais comme un socle.
Un socle qui résiste aux secousses, qui accueille la douleur, mais aussi la construction des êtres humains.
C’est dans cet esprit que je vous invite à explorer, ensemble, le chemin du PERMA : ce qu’il peut apporter, comment l’adapter à nos vies, comment le vivre.
Parce qu’au fond, ce que propose la psychologie positive est simple : rendre la vie plus vivante.
Et si, tous ensemble, nous choisissions de croire, de cultiver, de bâtir ?
Vous souhaitez proposer un atelier en entreprise, association, école ou juste entre amis. Réservez un appel découverte pour en discuter.
Références universitaires
- Seligman, M. E. P. (1998). Positive psychology: An introduction. American Psychologist.
- Seligman, M. E. P., & Csíkszentmihályi, M. (2000). Positive psychology: An overview.
- Seligman, M. E. P. (2011). Flourish: A Visionary New Understanding of Happiness and Well-being.
- Fredrickson, B. L. (2001). The broaden-and-build theory of positive emotions. Review of General Psychology.
- Csíkszentmihályi, M. (1990). Flow: The Psychology of Optimal Experience.
- Holt-Lunstad, J. et al. (2010). Social relationships and mortality risk. PLOS Medicine.
- Steger, M. F. (2012). Experiencing meaning in life: Theoretical advances. Review of General Psychology.
- Butler, J., & Kern, M. L. (2016). The PERMA-Profiler: A multidimensional measure of flourishing. International Journal of Well-Being.
