Il y a trois ans Samuel Paty, professeur d’histoire géographie à Conflans Saint Honorine mourrait décapité en plein rue au nom d’une idéologie de la barbarie. La France était sous le choc, la communauté éducative balayée par le tsunami de la violence qui entrait dans ce qui, dans notre pays, fut toujours considéré comme un sanctuaire.
L’école, un lieu de violence ?
L’Éducation des citoyens de demain fut en partie décapitée avec Samuel Paty. Rien ne serait plus comme avant dans les établissements scolaires traumatisés. Chacun a tenté de faire son deuil, au Lycee Jean-Pierre Vernant de Sèvres, la communauté scolaire a nommée la salle polyvalente, salle Samuel Paty et une plaque commémorative a été apposée afin que personne n’oublie jamais ce professeur et ce qu’il a représenté.
Quelques jours avant la commémoration du troisième anniversaire de la mort de Samuel Paty c’est Dominique Bernard professeur de Lettres qui est assassiné dans son Lycée. Deux autres personnels sont eux aussi gravement blessés pour avoir tenté de maîtriser l’agresseur fiché S qui agit encore au nom d’une barbarie incompréhensible pour beaucoup d’entre nous.
Dans un excellent article du journal Libération, Emmanuelle Piquet, explique comment parler de cette violence aux enfants.
En effet le contexte de la guerre Hamas-Israël, l’angoisse écologique et l’assassinat de Dominique Bernard vendredi dernier pose réellement la question de ce climat anxiogène qui envahit nos écoles et touche la jeune génération.
Comment parler de violence aux enfants ?
L’adolescent est en formation physique et psychique, connecté quasi en permanence, comment peut-il faire la différence entre les informations, les rumeurs, les interprétations qu’il entend ou regarde ? Que savent nos jeunes de la Palestine, de l’Islam ou de des assassinats de représentants de la République ?
Comment ne pas penser à ses Humains assassinés lorsqu’un professeur fait cours, lorsque qu’un chef d’établissement dirige son personnel, lorsqu’un agent de loge fait entrer un individu, lorsqu’un assistant d’éducation voit une personne étrangère à l’établissement dans son enceinte, lorsqu’un parent vient chercher son enfant, lorsqu’un agent passe la serpillère dans les couloirs, lorsqu’un passant passe devant une école ?..
Nous sommes tous impactés par cette violence entrée dans le sanctuaire scolaire. Les établissements scolaires ont vu depuis 2015 des barrières s’ériger pour protéger les personnes et les biens, ce n’est cependant pas une solution.
La peur en milieu scolaire
Il est logique d’avoir peur, il est normal d’être choqué par la violence, c’est important d’en parler. Comment en parler avec les élèves, avec les collègues, avec les familles ?
Le constat d’impuissance face à cela est légitime, et accueillir les émotions que cela génère chez chacun permet de les rendre moins envahissantes.
La peur, si elle est notre garde du corps (lorsque sur une échelle de 1 à 10 elle est environ entre 1 et 3) peut devenir handicapante lorsqu’elle atteint les niveaux supérieurs au risque de se transformer en phobie ou en attaques de peur panique. Si cela est le cas, il est important de consulter un professionnel.